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Il y a réduire, et réduire

Un grand huit, photo de Priscilla du Preez Si vous vous retrouvez sur Nos Gestes Climat, c'est que vous êtes a priori engagés dans une démarche de réduction de votre empreinte carbone : bravo !

Les deux types de réduction d'empreinte

Quelle que soit l'empreinte que vous souhaitez réduire, il n'y a toujours que deux façons de l'aborder :

  • Faire moins
  • Faire mieux

L'ensemble des actions proposées en fin de parcours par notre simulateur répond systématiquement à l'une de ces deux catégories, moins ou mieux. Mais alors, y a t-il des actions à privilégier par rapport aux autres ?

Le risque du mieux : l'effet rebond

Faire mieux comprend un risque, et c'est celui de l'effet rebond, ou paradoxe de Jevons (cet article en détaille tous les tenants et aboutissants) : il consiste en une hausse de la consommation induite par la baisse des limitations, contraintes et coûts auxquels elle était associée jusque-là. Ce sera plus clair avec quelques exemples...

Si vous basculez de l'achat neuf de tout ou partie de vos vêtements à l'achat-revente d'occasion, c'est bien. Mais si cette pratique vous amène à multiplier sans compter les pièces dans votre garde-robe, alors l'effet en est grandement diminué.

Si vous avez fait des travaux pour isoler votre logement et remplacer votre vieille chaudière gaz par une pompe à chaleur, alors au final nous y sommes gagnants. Mais si au passage vous augmentez la température de votre logement l'hiver, alors le gain environnemental reste sans doute très positif mais moins que prévu en théorie.

Si vous achetez un véhicule électrique, et que la baisse du coût environnemental et financier de vos kilomètres parcourus vous amène à en parcourir plus... alors l'impact peut sûrement être remis en question.

L'effet-rebond est l'écueil principal auquel se confronte la baisse des émissions de carbone par l'innovation technologique.

À ce jour, par exemple, le gain permis par l'ensemble des innovations ayant permis une optimisation des performances et émissions des moteurs thermiques dans le transport routier s'est vu compenser, et dépasser, par la hausse induite des véhicules vendus et kilomètres parcourus. Ainsi, entre 1990 et 2005, à l'échelle de l'Union Européenne, les émissions de CO2 liées au transport ont augmenté de 25%. Les améliorations techniques ont été compensées par :

  • La hausse du nombre de véhicules
  • L'augmentation du confort et de la taille des véhicules, entraînant une hausse de leur poids (+25% en moyenne entre 1990 et 2007)
  • L'utilisation plus courante de la climatisation
  • La compensation morale : puisque le véhicule est moins polluant, je m'autorise à rouler plus

Moins, ou pas carboné ?

L'effet rebond est sans effet lorsque la hausse induite est réellement, entièrement décarbonée et sans effet de bord. Ce qui est, il faut le dire, assez rarement le cas. Mais ce n'est pas impossible !

Ainsi si vous faisiez jusque-là autour de 5 000 km en voiture par an pour de petits trajets, et que vous réussissez à faire ces kilomètres à vélo, alors vous pouvez augmenter sans culpabiliser les distances parcourues et le nombre de trajets ! L'empreinte liée à la construction et aux pièces du vélo est négligeable car, s'il est bien entretenu, celui-ci a une durée de vie quasi infinie. Et l'augmentation de la circulation cycliste n'a pas effet de bord négatif, que ce soit en termes de trafic ou d'emprise au sol, à l'opposé de la voiture individuelle.

D'abord moins, puis mieux

Pour être sûrs d'inscrire une baisse de votre empreinte dans la durée, et ne pas basculer malgré vous dans un effet rebond nocif pour l'environnement, privilégiez avant tout les actions permettant de réduire votre empreinte en faisant moins : moins de kilomètres au quotidien, moins de viande et de produits animaux aux repas, moins d'achats dans la maison...

Idéalement, ce n'est qu'une fois que vous avez réduit vos usages que vous basculez le reste en usage décarbonés : les kilomètres restants en vélo ou voiture électrique, les produits animaux qu'à de rares occasions et soigneusement sélectionnés, les achats neufs réduits au nécessaire et autant que possible réalisés auprès d'acteurs engagés.